lundi 19 mars 2012

Il ne faut pas prendre les douaniers pour des ours ...

Ah le printemps est là, les fleurs commencent à sortir, les bois s'égaillent un peu, se remplument ... c'est une jolie saison !
Les bulbes sont aussi au rendez-vous ... dont l'ail des ours - je le prendrai en photo lorsqu'il sera en fleurs, à défaut de son odeur qui embaume tous les sous-bois, vous verrez cette jolie petite.


Voici une petite plante bien intéressante, Marc Veyrat en parle beaucoup, c'est sûrement grâce à lui que beaucoup la connaisse et j'ai l'avantage d'en avoir à portée de main et en belle quantité.


On peut l'utiliser en cuisine, certains la mette à l'huile, la font cuire comme notre ail traditionnel mais en moindre quantité, c'est très fort, d'autres l'utilise en salade ou en tisane.
Bizarrement, je ne l'utilise pas mais en envoie tous les ans à travers le monde ... je vous assure, c'est un bulbe qui s'envoie très très bien (généralement au printemps ou à l'automne), d'ailleurs si vous en voulez, il n'y a aucun soucis.
La seule précaution à prendre est de choisir le bon moment - s'il fait trop chaud, c'est vraiment risqué, du moins ... je ne vous en dis pas plus et vous laisse lire la petite histoire qui suit.


Elle vous est racontée par mon ami Damien.
Il m'avait demandé de l'ail des ours il y a trois ans et la suite, la voici :



Il ne faut pas prendre les douaniers pour des ours ...



Juin 2008, Alep - ville du nord de la Syrie près de la frontière turque.


Juin, c 'est déjà la canicule et je sors de ma maison arabe de la médina comme chaque jour pour aller vers midi à la poste principale pour relever le courrier.
Au guichet, le receveur me connaît bien, le français jardinier, presque chaque jour des lettres gonflées de graines qui arrivent de tous horizons...


Ce jour-là, il me tend un colis et me demande comme d'accoutumée d'aller au guichet à côté faire contrôler la boîte par la douane présente sur place.
Les 3 douaniers somnolent à cette heure de sieste. Ils me sourient et me demandent d’ouvrir moi-même la petite boîte, ce à quoi j'obtempère manu militari ...


J'ouvre le colis et dans le colis, une autre boîte tel un jeu de poupées russe.
Et à ce moment se dégage une odeur venue de nulle part, le vomi, les pieds, le camembert avancé, le cadavre, non, je n'ai jamais senti une horreur pareille, j'ai envie de vomir, je vacille …
Les douaniers reculent tous de deux pas, les gens autour dans la poste font des grimaces ... C'est Tchernobyl !


Un des douaniers me montre du doigt, montre le colis très en colère et me montre ensuite la porte, il ne veut pas voir ce qu'il y a à l'intérieur de la 2ème boîte. On ferme.
Je sors sous les regards atterrés des badauds et me retrouve libre avec mon colis.


Je rentre chez moi, je m'installe dans la cour et je regarde le colis piégé.
Ça vient d'une petite grenouille de France et c 'est resté 15 jours sur la route ...


J'ouvre la 2ème boîte écœuré et dans un plastique il y a un truc visqueux, je le vide, me mets une matière louche sur les doigts, il en tombe une espèce de gousse d'ail énorme.


Je l'ai replanté au cas où, mais elle ne survivra pas.
Mes doigts sentiront une odeur de poisson pourri pendant 12 heures malgré les lavages au javel pur et le parfum.


Au fait petite grenouille, je suis maintenant en Algérie, s'il te reste de l'ail des ours ... LOL


Moralité : l'amitié peut naître de choses très bizarres.

3 commentaires:

  1. mon histoire est encore plus jolie ici...
    je t envois quelques photos de suite


    bises
    damien

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  2. très belle histoire d'échange,bien sure comique,mais belle,maintenant en algerie ,moins loin et ptite grenouille en a d'autre,

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    Réponses
    1. Bonjour Damien (?)

      C'est vrai, belle histoire d'ailleurs je la raconte souvent quand certains hésitent à l'envoi d'ail des ours.

      Belle saison et à bientôt - Bises

      Sophie

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